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La Newsletter Studer.IA #43 Du 25 Novembre 2024
SOMMAIRE
1 - Les chatbots surpassent les médecins dans les diagnostics médicaux
2 - Google renforce son soutien à la recherche scientifique grâce à l’IA
3 - Une IA Jésus pour se confesser : l’expérimentation d’une église suisse
4 -La Chine et les États-Unis s'accordent pour exclure l’IA des décisions nucléaires
5 - Amazon renforce son partenariat avec Anthropic par un investissement massif
6 - Stanford lance le Global AI Vibrancy Tool pour évaluer l’écosystème mondial de l’IA
7 - ChatGPT séduit plus que Shakespeare : la poésie à l’ère de l’IA
8 - Des bornes solaires pour cartographier la biodiversité
9 - Niantic alimente une IA géospatiale avec les données de Pokémon GO
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Les chatbots surpassent les médecins dans les diagnostics médicaux
L’intelligence artificielle redéfinit la pratique médicale en prouvant son efficacité dans des situations complexes
Une étude récente met en lumière une avancée majeure : les chatbots d’IA, tels que ChatGPT-4, surpassent les performances des médecins dans les diagnostics cliniques. Ces résultats suscitent à la fois enthousiasme et questionnements sur l’avenir de l’IA en santé.
ChatGPT-4, développé par OpenAI, obtient un score moyen de 90 % en diagnostic médical, contre 76 % pour des médecins assistés et 74 % pour des médecins non assistés, selon une étude publiée dans JAMA Network Open. Ce constat a surpris les chercheurs, dont le Dr Adam Rodman du Beth Israel Deaconess Medical Center, qui s’attendait à voir les médecins surpasser l’IA lorsqu’ils pouvaient l’utiliser comme soutien. Cette performance souligne à la fois les capacités d’analyse de ces modèles et les limites actuelles de leur intégration en pratique clinique.
L’expérience, menée sur 50 médecins, s’appuyait sur des cas médicaux réels.
Les participants ont travaillé sur six cas cliniques complexes, tirés d’un ensemble utilisé depuis les années 1990 et resté inédit pour garantir l’objectivité des résultats. Chaque médecin devait proposer trois diagnostics possibles, les justifier, et donner un diagnostic final avec les étapes de suivi nécessaires. Parmi ces cas, celui d’une embolie de cholestérol illustre la difficulté : il s’agissait d’identifier une affection rare mais bien documentée. Les réponses anonymisées, qu’elles proviennent des médecins ou de ChatGPT, ont été évaluées par des experts médicaux indépendants.
Les biais cognitifs des médecins limitent l’impact des outils d’IA.
Malgré l’assistance du chatbot, les médecins ne se sont pas pleinement appuyés sur les suggestions d’IA, préférant souvent leurs propres hypothèses diagnostiques. Le Dr Rodman a observé que lorsqu’une réponse d’IA contredisait leurs intuitions, les médecins tendaient à l’ignorer, même lorsque les données du chatbot étaient précises et bien argumentées. Ce comportement reflète une confiance excessive dans leurs jugements, qui pourrait être surmontée par une formation mieux adaptée.
L’IA représente une opportunité unique, encore sous-exploitée.
Le Dr Jonathan H. Chen, co-auteur de l’étude, estime que des outils comme ChatGPT-4 peuvent devenir des alliés incontournables pour les médecins. Leur capacité à analyser rapidement des données complexes et à fournir des diagnostics argumentés en fait des « prolongateurs de médecin » idéaux. Toutefois, leur potentiel reste limité par un manque de formation : seule une minorité des participants a exploité la possibilité d’intégrer l’historique complet des cas dans le chatbot pour obtenir une analyse approfondie. Avec une meilleure adoption, l’IA pourrait transformer les pratiques médicales, non pas en remplaçant les médecins, mais en augmentant leur capacité à poser des diagnostics justes et rapides.
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Google renforce son soutien à la recherche scientifique grâce à l’IA
Google annonce un financement massif pour soutenir la recherche scientifique via l’intelligence artificielle
Lors du Forum inaugural sur l’IA pour la science, organisé par Google DeepMind et la Royal Society, le géant technologique a dévoilé une enveloppe de 20 millions de dollars pour des organisations académiques et à but non lucratif. Cet investissement cible des projets utilisant l’IA pour résoudre des défis interdisciplinaires majeurs, tels que les maladies rares, la biologie expérimentale et la durabilité.
Google apporte aussi des ressources techniques complémentaires à ce financement
En plus des fonds, Google prévoit d’offrir 2 millions de dollars en crédits Google Cloud et d’apporter une expertise technique issue de ses équipes DeepMind, Research et d’autres divisions spécialisées en IA. Des experts internes et externes seront mobilisés pour identifier les bénéficiaires potentiels, garantissant que ces ressources profitent aux initiatives les plus prometteuses. Cet effort s’inscrit dans une tradition de soutien à la recherche scientifique, avec plus de 200 millions de dollars investis par Google.org au cours des cinq dernières années dans des projets similaires. Parmi eux, Médecins Sans Frontières pour lutter contre la résistance aux antibiotiques, et l’Institut Curie pour améliorer les traitements du cancer féminin.
DeepMind à l’honneur avec une reconnaissance au plus haut niveau.
Cette année, le prix Nobel de Chimie a récompensé deux chercheurs de DeepMind : Demis Hassabis et John M. Jumper, pour leur contribution à la prédiction des structures protéiques grâce à leur modèle d’IA, AlphaFold2. Cette avancée résout un problème vieux de 50 ans et joue un rôle crucial dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques. AlphaFold2 a déjà permis de déterminer la structure d’enzymes bactériennes impliquées dans cette résistance, ouvrant la voie à de nouvelles stratégies pour la prévenir.
La citation IA du jour
"L’intelligence de la machine est la dernière invention que l’humanité aura besoin de faire."
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Une IA Jésus pour se confesser : l’expérimentation d’une église suisse
Un modèle d’intelligence artificielle pour discuter avec Jésus voit le jour en Suisse
Dans la ville de Lucerne, une église a lancé une expérimentation unique : un modèle d’intelligence artificielle capable de dialoguer avec les fidèles comme s’ils s’adressaient à Jésus. Développé dans le cadre du projet Deus in Machina, ce système repose sur un modèle de langage entraîné à partir de textes théologiques et capable de converser dans 100 langues différentes. Conçu avec des mesures de confidentialité strictes, l’IA garantit que les informations personnelles échangées ne seront pas divulguées. L’objectif principal n’est pas de recréer une confession traditionnelle, mais plutôt d’évaluer comment les individus réagissent à l’idée de s’adresser à une entité numérique représentant Jésus.
Cette expérimentation cherche à comprendre l’intérêt des fidèles pour une telle technologie
Plus de 1 000 personnes ont testé cette IA du Christ au cours des deux mois de mise en service, selon le théologien Marco Schmid, à l’origine du projet. Les utilisateurs étaient invités à discuter librement avec le système pour explorer des questions religieuses ou spirituelles. Parmi eux, environ deux tiers ont décrit cette interaction comme une expérience “spirituelle positive.” Ce résultat a surpris les chercheurs, qui s’attendaient davantage à de la curiosité qu’à une véritable connexion spirituelle. Les thématiques abordées variaient, allant de questionnements religieux à des sujets plus personnels, confirmant ainsi un besoin latent chez les fidèles de dialoguer sur des sujets transcendantaux.
Un bilan contrasté mais sans dérapages
Les résultats montrent que l’IA a su toucher certains participants, qui se sont déclarés “inspirés” ou “heureux” après leur interaction. Cependant, d’autres ont trouvé les réponses de l’IA moins profondes ou trop générales, illustrant les limites de cette approche technologique. Contrairement à d’autres modèles de langage parfois critiqués pour leurs propos déplacés ou erronés, cette IA n’a pas généré de contenu problématique. Marco Schmid souligne toutefois que cela ne garantit pas qu’elle soit infaillible : “Nous n'avons jamais eu l'impression qu'il disait des choses étranges, mais bien sûr, nous ne pouvions pas garantir qu'il ne dirait rien d’étrange.” Cette prudence reste essentielle pour maintenir la crédibilité d’un tel outil dans un contexte aussi sensible.
Un outil complémentaire pour enrichir la pratique spirituelle
L’objectif de cette IA Jésus n’est pas de remplacer les confessions traditionnelles ou les échanges avec les prêtres, mais de servir de point d’accès ponctuel pour les questions religieuses. Selon Marco Schmid, cet outil répond à une demande croissante des individus qui souhaitent “parler avec Jésus et écouter ses réponses.” L’IA ne doit pas être vue comme une solution permanente, mais comme une opportunité technologique permettant de combler une soif de spiritualité dans un monde en pleine mutation. En offrant des réponses structurées et une écoute accessible à tout moment, elle pourrait devenir un outil complémentaire dans le cadre d’une réflexion religieuse ou spirituelle, sans pour autant remplacer le rôle central de l’église dans la vie des fidèles.
L’outil IA du jour
Anthropic Prompt Improver
Anthropic a récemment introduit le Prompt Improver, un outil innovant conçu pour automatiser et améliorer l'ingénierie des prompts dans sa console de développement. Cet outil applique les meilleures pratiques pour affiner automatiquement les prompts existants, facilitant ainsi la création d'applications IA plus fiables. Il est particulièrement utile pour les développeurs travaillant sur diverses plateformes d'IA, leur permettant d'adapter des prompts conçus pour d'autres systèmes afin de fonctionner de manière transparente avec le modèle Claude d'Anthropic.
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La Chine et les États-Unis s'accordent pour exclure l’IA des décisions nucléaires
Washington et Pékin annoncent un accord historique : l’intelligence artificielle sera écartée des processus décisionnels liés à l’arme nucléaire
Lors d’une rencontre tenue à Lima, au Pérou, le 19 novembre 2024, les présidents Joe Biden et Xi Jinping se sont engagés à maintenir un contrôle exclusivement humain sur l’utilisation des armes nucléaires. Cette décision intervient dans un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques et des avancées technologiques rapides, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle appliquée à la défense.
Un accord au cœur de relations sino-américaines tendues
Les États-Unis et la Chine, deux des plus grandes puissances nucléaires mondiales, possèdent des arsenaux en pleine expansion. En 2023, la Chine disposait de 500 ogives nucléaires, avec une projection de 1 000 unités d’ici 2030, selon le Département de la Défense des États-Unis. En parallèle, Washington modernise ses forces stratégiques, notamment sa triade nucléaire, composée de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), de sous-marins lanceurs d’engins (SNLE) et de bombardiers stratégiques. L’essor de l’IA, capable d’intervenir dans les systèmes de défense, inquiète les experts, en raison des risques d’erreurs de calcul ou de déclenchements inopinés aux conséquences catastrophiques.
Une doctrine nucléaire sous pression technologique
Historiquement, la Chine et les États-Unis suivent des doctrines différentes sur l’usage de l’arme nucléaire. Pékin applique une politique de non-recours en premier, affirmant qu’elle n’utiliserait ses armes qu’en réponse à une attaque. Toutefois, des récentes évolutions doctrinales suggèrent que la Chine pourrait envisager une riposte en cas de menace détectée, même sans attaque préalable. À l’inverse, les États-Unis n’excluent pas l’emploi préventif de l’arme nucléaire en cas de menace existentielle. Ces divergences soulignent l’importance de garder le contrôle humain dans des décisions aussi graves, d’où cet accord visant à exclure l’IA des processus décisionnels nucléaires
L’IA ne pourra pas presser le “bouton rouge”
Lors de leur échange, Biden et Jinping ont insisté sur la nécessité de préserver un contrôle humain exclusif sur les décisions concernant l’arme nucléaire. Cet accord marque une étape majeure dans la gestion des technologies avancées, notamment au moment où l’
IA s’immisce dans des domaines sensibles comme la défense. Les deux dirigeants reconnaissent que, malgré ses capacités, une IA ne peut pas évaluer les implications éthiques, politiques ou stratégiques liées à l’emploi des armes nucléaires. En conservant l’humain au centre de ces décisions, cet accord vise à éviter tout scénario d’escalade incontrôlable.
Les chiffres IA du jour
Expansion sectorielle et investissement global
L’adoption de l’intelligence artificielle progresse dans des secteurs variés avec des écarts significatifs. En 2024, 50 % à 60 % des organisations dans le monde utilisent des technologies d’IA, selon une étude de McKinsey, une progression marquée depuis 2017 où ce chiffre était deux fois moindre. En France, le marché de l’IA a connu une croissance de 35,12 % cette année, atteignant une valeur de 5,39 milliards d’euros, et devrait atteindre 17,62 milliards d’ici 2029. À l’échelle mondiale, l’investissement privé dans l’IA pourrait atteindre 158,4 milliards de dollars d’ici 2025, tandis que le marché global est estimé à 632 milliards de dollars en 2028, d’après IDC.
IA pour la cybersécurité et la durabilité
Face à des cybermenaces croissantes, l’IA devient incontournable dans la cybersécurité. Environ 48 % des entreprises du secteur utilisent des outils basés sur l’IA, et le marché devrait croître pour atteindre une valeur de 46 milliards de dollars d’ici 2028. En parallèle, dans le domaine de la durabilité, l’IA pourrait permettre une réduction des émissions de carbone de 4 % à 8 % d’ici 2030, notamment grâce à l’optimisation énergétique et des ressources. Des estimations économiques suggèrent que l’IA pourrait générer jusqu’à 15 700 milliards de dollars d’impact économique mondial à travers des gains d’efficacité et d’innovation dans les industries.
Santé, emploi et régulation éthique
Dans le domaine de la santé, l’IA transforme les pratiques médicales. En France, environ 35 % des établissements de santé utilisent l’IA pour réduire les erreurs (51 %), optimiser les diagnostics et alléger les tâches administratives. À l’échelle mondiale, l’IA pourrait permettre de sauver 10 millions de vies par an d’ici 2030, tout en aidant à prévenir des maladies grâce à des analyses précises des données médicales.
Sur le plan de l’emploi, l’IA représente un défi et une opportunité. Selon le Forum Économique Mondial, l’IA pourrait créer 97 millions de nouveaux emplois et en supprimer 85 millions d’ici 2025, ce qui souligne la nécessité de reconversion et d’adaptation des compétences. Pour faire face à ces impacts, plus de 30 pays ont adopté des lois en 2024, visant à réguler les effets de l’IA et à promouvoir son usage éthique, garantissant un équilibre entre innovation et sécurité.
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Amazon renforce son partenariat avec Anthropic par un investissement massif
Amazon investit 4 milliards de dollars supplémentaires dans la start-up Anthropic, portant ses investissements totaux à 8 milliards de dollars
Fondée en 2021 par d’anciens employés d’OpenAI, Anthropic se spécialise dans les modèles d’IA générative, tels que son assistant Claude, et vise à développer une IA responsable. Cet apport financier, annoncé vendredi, permet à Amazon de rester un actionnaire minoritaire de cette société basée à San Francisco, tout en approfondissant leur collaboration technologique.
Un partenariat stratégique avec Amazon Web Services (AWS)
L’accord prévoit qu’Anthropic utilise les infrastructures d’AWS pour stocker ses données et développer ses modèles. Cette intégration permet également à Amazon d’exploiter les capacités d’Anthropic via sa plateforme Amazon Bedrock, qui propose d’autres interfaces d’IA, notamment celles de Meta et de Mistral AI. Depuis son lancement en mars 2023, Claude a évolué vers des versions de plus en plus avancées, la dernière étant Claude 3.5 Sonnet, compétitive face aux derniers modèles d’OpenAI.
Anthropic attire des investisseurs majeurs malgré des tensions avec les régulateurs
Outre Amazon, Anthropic compte parmi ses investisseurs Alphabet, maison mère de Google, qui avait injecté 2 milliards de dollars dans la start-up en 2023. Cependant, selon Bloomberg, le ministère américain de la Justice fait pression sur Alphabet pour qu’elle cède sa participation, invoquant un possible abus de position dominante de Google sur le marché de la recherche en ligne. Malgré ces défis, la valorisation d’Anthropic est estimée entre 30 et 40 milliards de dollars, selon The Information.
Une compétition intense sur le marché de l’IA générative
Dans un secteur en pleine expansion, Anthropic se positionne comme un acteur clé avec une approche centrée sur l’éthique et la responsabilité. En rivalisant avec les modèles d’OpenAI et en attirant des partenaires technologiques tels qu’Amazon et Alphabet, la start-up s’inscrit dans une dynamique de croissance rapide. Ce nouvel investissement d’Amazon souligne l’importance stratégique de l’IA générative pour les grandes entreprises, tout en consolidant l’influence croissante d’Anthropic sur ce marché.
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Stanford lance le Global AI Vibrancy Tool pour évaluer l’écosystème mondial de l’IA
Un outil interactif pour comparer les pays sur leur performance en IA
Le Stanford Institute for Human-Centered AI (HAI) a lancé un outil révolutionnaire, le Global AI Vibrancy Tool, permettant d’évaluer et de comparer les écosystèmes d’intelligence artificielle de 36 pays à travers 42 indicateurs clés. Cet outil interactif offre une analyse détaillée basée sur des données spécifiques, comme les publications scientifiques, les investissements privés, les lois adoptées sur l’IA ou encore l’accès aux infrastructures numériques. Il propose également des visualisations dynamiques permettant une exploration par habitant ou en valeurs absolues. Ce dispositif s’adresse aux décideurs politiques, aux entreprises et au grand public pour mieux comprendre et anticiper les tendances mondiales en IA. En rendant ces informations accessibles et exploitables, Stanford espère favoriser une meilleure prise de décision et encourager un développement globalement harmonieux de l’intelligence artificielle.
Des piliers stratégiques pour structurer l’analyse mondiale de l’IA
L’évaluation repose sur huit dimensions essentielles, qui définissent les forces et faiblesses de chaque pays en matière d’IA : la recherche et développement (R&D), l’éducation, l’économie, l’infrastructure, la gouvernance et politique, l’IA responsable, l’opinion publique, et la diversité. Chacune de ces dimensions est mesurée à l’aide d’indicateurs spécifiques, par exemple la production de travaux de recherche, la mise en place de politiques éthiques, ou encore la qualité des infrastructures numériques. Cette approche rigoureuse permet de dégager des tendances claires pour chaque pays, tout en mettant en lumière les domaines nécessitant des améliorations. Ce système offre également une perspective comparative pour suivre l’évolution des investissements et des avancées technologiques dans les différentes régions du monde.
Les pays leaders en IA selon le classement 2024
En tête du classement, les États-Unis dominent largement, grâce à leurs investissements massifs en IA et leur leadership en R&D. Avec un fort accent mis sur l’innovation technologique et la responsabilité éthique, ils produisent les modèles d’apprentissage automatique les plus avancés et les publications scientifiques les plus influentes. La Chine, deuxième, bénéficie d’importants investissements en infrastructures et en économie, consolidant sa place comme acteur majeur du domaine. D’autres pays tels que le Royaume-Uni, l’Inde et la France se distinguent également dans des domaines spécifiques, tels que la gouvernance et l’éducation. La France, sixième, performe particulièrement bien dans la mise en place de politiques éthiques et dans l’amélioration des infrastructures IA. Ce classement offre une vision claire des efforts déployés par les différentes nations pour maîtriser cette technologie cruciale.
Une ressource en constante évolution pour un avenir équitable
Accessible dès maintenant sur le site officiel de Stanford HAI AI Index, le Global AI Vibrancy Tool sera régulièrement mis à jour pour inclure de nouveaux indicateurs et suivre l’évolution rapide des écosystèmes d’IA à travers le monde. Stanford HAI, en tant que pionnier dans la recherche interdisciplinaire sur l’IA centrée sur l’humain, réaffirme son engagement à promouvoir une IA éthique et équitable. En mobilisant un réseau de chercheurs, de décideurs et d’entreprises, cet institut s’efforce de guider le développement de technologies IA conçues pour renforcer les capacités humaines, tout en garantissant leur utilisation responsable et transparente.
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ChatGPT séduit plus que Shakespeare : la poésie à l’ère de l’IA
Une étude révèle que les poèmes générés par ChatGPT plaisent davantage que ceux des plus grands auteurs classiques
Publiée dans la prestigieuse revue Nature, cette expérience menée aux États-Unis a comparé des textes écrits par des figures emblématiques telles que William Shakespeare, Emily Dickinson, ou encore Walt Whitman, avec ceux générés par ChatGPT 3.5. Les participants, des lecteurs novices, ont majoritairement préféré les poèmes de l’IA, louant leur clarté, leur fluidité et leur accessibilité. Ces résultats révèlent non seulement les capacités impressionnantes de l’IA à imiter des styles littéraires complexes, mais posent aussi des questions fondamentales sur la distinction entre génie humain et création algorithmique. Ce succès peut en partie s’expliquer par des attentes modestes des participants vis-à-vis de l’intelligence artificielle, rendant leurs créations encore plus étonnantes par contraste.
Pour imiter le style des grands auteurs, ChatGPT a été entraîné sur des modèles littéraires riches et variés
Les chercheurs ont ainsi demandé à l’IA de produire des poèmes dans le style de figures littéraires telles que Lord Byron ou Geoffrey Chaucer, démontrant sa capacité à reproduire des formes poétiques classiques avec précision. Les participants ont souvent été incapables de distinguer les œuvres de l’IA de celles des auteurs humains, mettant en lumière une question cruciale : l’originalité littéraire peut-elle subsister dans un monde où une machine reproduit si bien les codes de l’art humain ? Les poèmes générés par ChatGPT étaient jugés plus accessibles que les œuvres classiques, parfois perçues comme trop denses ou élitistes. Cette réaction pourrait refléter un besoin contemporain d’une poésie plus directe et compréhensible, en contraste avec les complexités des œuvres écrites dans un autre contexte historique.
Au-delà de la performance technique, cette étude soulève des enjeux éthiques
Les auteurs appellent à une réglementation stricte pour garantir la transparence sur l’origine des œuvres, suggérant que les créations issues de systèmes d’IA soient clairement identifiées. Sans un cadre réglementaire, l’IA pourrait effacer la distinction entre art humain et création algorithmique, menaçant ainsi l’authenticité et la valeur des œuvres humaines. Si l’IA offre des outils puissants pour démocratiser l’accès à l’art et à la littérature, elle pose aussi un défi pour les artistes : comment préserver l’unicité de l’humain face à une technologie qui peut reproduire et même surpasser certains aspects de la création ? Cette étude marque une étape importante dans l’évolution de l’art, où la coexistence entre innovation technologique et créativité humaine devra être redéfinie.
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Des bornes solaires pour cartographier la biodiversité
Des bornes solaires révolutionnent l’observation des insectes en capturant une photo toutes les 10 secondes grâce à une lumière UV
Ces dispositifs, installés dans le Grand Nord canadien et les forêts tropicales du Panama, visent à doubler en deux à cinq ans la quantité d’informations sur la biodiversité collectée depuis 150 ans. Selon Maxim Larrivée, chercheur impliqué dans le projet, ces données permettront de développer des outils pour guider les gouvernements et écologistes dans leurs programmes de conservation et efforts pour restaurer la biodiversité.
Insectes, piliers de la biodiversité
Souvent négligés, les insectes constituent plus de la moitié de la biodiversité mondiale et jouent un rôle essentiel dans les écosystèmes. Ils participent à la pollinisation, transforment les déchets en engrais et servent de base à la chaîne alimentaire. Ce projet se concentre d’abord sur les papillons de nuit, avec plus de 160 000 espèces identifiées, grâce à leur diversité et leur identification aisée. En une semaine, une station au Panama a permis de découvrir 300 nouvelles espèces, ce qui, selon le chercheur David Rolnick, n’est que "la partie émergée de l’iceberg." Il estime que 90 % des espèces d’insectes restent inconnues, et l’objectif est de développer un système capable de détecter ces espèces à grande échelle.
L’IA pour l’écologie et l’éducation
L’outil vise aussi à impliquer le grand public dans la conservation de la nature. Ouvert et en cours de test, ce modèle open source pourra entraîner l’IA à identifier davantage d’espèces, qu’il s’agisse d’insectes terrestres, de créatures marines ou de parasites agricoles. À Montréal, l’Insectarium utilise déjà cette technologie dans un but éducatif. Une application permet aux visiteurs d’identifier en temps réel les papillons observés dans un vivarium. Selon Camille Clément, touriste française, ce projet montre que "l’intelligence artificielle au service de l’écologie est une bonne chose, à condition qu’elle soit utilisée avec précaution." Pour Julie Jodoin, directrice d’Espace pour la vie, ce projet met en avant un défi essentiel : "Comprendre la nature pour inciter à mieux la protéger.
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Niantic alimente une IA géospatiale avec les données de Pokémon GO
Niantic Labs, le studio derrière Pokémon GO, utilise les données de ses utilisateurs pour développer une IA générative géospatiale avancée
Selon un article de 404 Media, Niantic a dévoilé un Système de Positionnement Visuel (VPS), capable de localiser un utilisateur au centimètre près à partir d’une simple photo. Cette technologie vise à synchroniser les expériences de réalité augmentée entre joueurs, créant ainsi un univers partagé en temps réel. À plus long terme, le studio souhaite bâtir un Large Geospatial Model (LGM), une IA capable de comprendre les espaces physiques comme un humain. Par exemple, si le logiciel identifie une église, il peut imaginer ce qui se trouve autour et produire des contenus adaptés à l’échelle.
Une collecte de données massives au cœur du projet
Le développement de cette IA repose sur une collecte intensive des données des utilisateurs de Pokémon GO. Depuis cinq ans, Niantic exploite les scans géographiques générés par les joueurs pour alimenter son LGM. Chaque semaine, le studio accumule près de 1 million de scans, obtenus grâce aux déplacements de ses utilisateurs, souvent dans des zones inaccessibles aux véhicules. Bien que les joueurs puissent désactiver le partage de certaines données depuis juillet 2024, les informations déjà collectées représentent une ressource précieuse pour Niantic. Cette stratégie soulève des préoccupations sur le consentement des utilisateurs, en particulier pour une technologie exploitant des données sensibles issues d’applications grand public
Un projet qui relance le débat éthique
Ce projet alimente les discussions sur l’éthique des intelligences artificielles génératives et l’exploitation des données personnelles. À l’instar des artistes ou des acteurs japonais luttant contre l’utilisation de leurs œuvres ou de leurs voix par des IA, les critiques pointent du doigt le manque de transparence des entreprises comme Niantic. Si cette IA géospatiale promet des avancées pour la réalité augmentée, notamment en améliorant la précision et l’immersion, elle pose aussi des questions fondamentales sur la protection de la vie privée et l’utilisation des données sans consentement éclairé. En alliant innovation technologique et dépendance aux utilisateurs, Niantic symbolise un dilemme croissant dans l’industrie de l’IA : où tracer la limite entre progrès et respect de l’éthique ?
Bravo !
Si vous êtes arrivé au bout, vous savez tout ce qu’il y’a à savoir sur l’IA cette semaine…jusqu’à la prochaine !
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